Dans cet article le Professeur Benoit NGOM, Président Fondateur de l’Académie Diplomatique Africaine(ADA) et Fondateur de l’Association des Juristes Africains (AJA), s’interroge sur la nature de la relation entre la France et le Sénégal en prenant comme prétexte l’octroi des visas. L’auteur commence par fixer le cadre historique de cette amitié qui est la ville de Saint Louis, la première implantation française en Afrique. De cette première capitale du Sénégal partiront sous les ordres du Gouverneur Faidherbe les premiers éléments de l’armée coloniale française dénommés <q>tirailleurs sénégalais</q>. Ce qui fait que les Sénégalais de l’armée dite noire à côté des Français blancs venus de France vont partir à la conquête de l’Afrique après la pacification du Sénégal.
Les Sénégalais qui auront fait toutes les guerres de la France vont être par la suite à l’avant-garde de la promotion et de la défense de la langue française à travers la francophonie. Pour toutes ces raisons l’auteur se demande si l’attitude de la France peut faire fi des devoirs que devraient lui imposer la vérité historique à l’égard du Sénégal et si le Sénégal a le droit de ne pas revendiquer la place qui doit être la sienne au nom du sacrifice de ses ancêtres pour la grandeur de la France.
LE VISA DES LAMENTATIONS
Du 30 septembre au 2 octobre de cette année [2019, NDLR], l’Assemblée Nationale française organise un débat sur l’immigration. La conclusion ira vraisemblablement dans le sens du durcissement des conditions d’accès et de séjour des étrangers notamment de l’octroi des Visas.
La question de la délivrance des visas à destination de la France est un vrai marqueur de la nature des relations entre ce pays et ses anciennes colonies d’Afrique notamment le Sénégal. En effet, bon nombre de Sénégalais, qui depuis leur Président poète Senghor entendait parler de la relation particulière entre leur pays et la France sont toujours frustrés du traitement qui leur est imposé pour pouvoir séjourner en France. Ces sénégalais se sentent davantage diminués en voyant que leurs amis français, exemptés de visa, peuvent de leur côté se rendre au Sénégal quand ils le désirent. Même les personnes les plus respectées dans leur entourage ne sont jamais certaines de pouvoir bénéficier d’un visa pour la France. Ainsi, dans un mouvement de dépit, se sont –ils- demandés à un moment pourquoi il ne fallait pas exiger des français la même chose qu’ils exigent des sénégalais, le visa.
L’exemption de visa en faveur des ressortissants d’un pays exprime naturellement la considération, l’estime et la confiance qu’on a à l’égard de ce pays. En cela la réciprocité dans ce domaine peut montrer le degré d’intégration culturelle, politique et économique qu’il y a entre les pays concernés. Toutefois, l’exemption de visa ne découle pas forcément de l’observation de la règle de réciprocité. Un pays peut unilatéralement proposer à un autre pays d’exempter, pour des raisons souvent économiques, ses ressortissants du visa.
Cependant, nous semble-t-il, dans le cas des relations entre le Sénégal et la France, la non observation de la règle de réciprocité n’est pas le problème fondamental mais plutôt les conditions d’octroi du visa français. La délivrance du visa français, à cet égard, doit-elle continuer à être considérée comme une œuvre de bienfaisance ou être le reflet d’une amitié enracinée dans l’histoire ?
UNE VIEILLE ALLIANCE
La relation entre la France et le Sénégal n’est historiquement comparable à aucune autre en Afrique. En effet, la présence française au Sénégal commence à partir du 17e siècle par l’île Saint-Louis. Ainsi, Saint -Louis est généralement considérée comme la première colonie française d’Afrique.
Une présence humaine et culturelle qui va revêtir progressivement des formes commerciales. En effet, à côté de la coexistence des populations, marquée par les premiers mariages mixtes à la mode du pays
, commencèrent à s’installer et à se consolider les embryons des comptoirs commerciaux qui à partir de Saint-Louis vont essaimer en Afrique occidentale.
Ainsi, quand Louis Faidherbe, futur Gouverneur du Sénégal, arrive à Saint-Louis, sa première mission fut de sécuriser les comptoirs commerciaux qui se développaient sur les côtes africaines mais qui avaient besoin d’être protégés contre les attaques venant des pays limitrophes.
Sa mission prit alors une nouvelle dimension : celle de mettre en place une armée d’africains pour appuyer le petit contingent militaire originaire de la métropole. Faidherbe, avant d’élargir sa mobilisation aux anciens esclaves de case, va s’appuyer sur des sénégalais de souche dont certains étaient des français qui cohabitaient avec les Français de la métropole. Cette nouvelle armée dite « noire » va être le socle sur lequel Louis Faidherbe va bâtir en 1857 celle dite des « tirailleurs sénégalais » qui va fonder le nouvel empire colonial français et dont certains participeront à la guerre de 1870.
Dans cet esprit, il n’est pas exagéré de dire que des Sénégalais ont contribué fondamentalement à la création de l’armée coloniale française et ont contribué à la naissance et à l’expansion de l’empire colonial français. Ceux sont ces hommes qui auront pour mission de pacifier d’abord le Sénégal, leur pays d’origine, en obligeant la dissidence locale à partager les valeurs françaises. Ces considérations ne sont que le reflet de la réalité historique en dehors de toute considération morale qui pourrait suggérer une quelconque invitation à la repentance. A cet égard, il convient de citer le Président Abdoulaye Wade qui a ressuscité la mémoire du Tirailleur sénégalais et qui disait :
Il faut assumer l’histoire, quelle qu’elle soit. Il ne faut pas en effacer une partie parce qu’elle dérange. Ceux qui font des critiques trop sévères vis-à-vis des tirailleurs ou des régimes de l’époque et de Blaise Diagne, premier député noir à la chambre des députés, qui est à l’origine de l’engagement massif des tirailleurs dans la première guerre mondiale, sont des gens qui ne sont pas très justes. Certains qualifient Diagne d’agent de l’impérialisme. Je pense qu’ils ont tort. Pour apprécier son apport à l’histoire de l’Afrique, il faut le replacer à son époque, qui était une époque de non-droit. Les Africains n’avaient pas de droits. Ils étaient des sujets français. Et à cette époque, un homme s’est singularisé en prenant la défense des Noirs, c’était Diagne. A l’époque, les Sénégalais étaient contents de voir un Noir au Palais-Bourbon défendre la race noire. Il se battait contre le racisme ».
Ces tirailleurs, d’abord originaires du Sénégal, vont provenir au fil du temps des différents pays africains et être progressivement de toutes les batailles dans les différentes régions de l’Empire colonial. La dénomination de « Tirailleurs sénégalais »va toutefois faire que les sénégalais, dans de nombreux pays qui ont connu l’oppression coloniale, soient considérés pendant longtemps comme des “mercenaires” de la France.
La présence des tirailleurs sénégalais dans tous ces théâtres d’opération militaire est une réalité historique. Cependant, est-il possible d’affirmer sans hésiter qu’ils avaient tous une conscience claire de se battre pour leur patrie ? Toujours est-il que la guerre de 1914 va changer la perception qu’ils avaient de leur engagement dans l’armée française. En effet, quand advint, à la demande de Georges Clémenceau, la nécessité de mobiliser des troupes d’Afrique noire pour soutenir les soldats en métropole, Blaise Diagne, sénégalais et premier Député noir au Palais Bourbon, comprit que la respectabilité future des Noirs dans l’empire colonial français pouvait changer positivement si les africains acceptaient d’aller se battre sur le front au nom de la France mère patrie. Blaise Diagne réussit cette mobilisation à partir du Sénégal. Après la victoire française lors de la 1ere Guerre mondiale une loi dite Blaise Diagne fut votée qui octroyait la nationalité française à l’ensemble des habitants des quatre communes de plein exercice du Sénégal, Dakar, Rufisque, Saint-Louis, Gorée.
Toutefois, en l’espace de moins d’une génération, la 2e Guerre mondiale fut déclarée et les africains se mobilisèrent une deuxième fois en masse mais cette fois-ci principalement pour libérer la patrie occupée. Ainsi, bon nombre d’africains ont payé le prix du sang pour contribuer à la libération de la France. Blaise Diagne, lors de la mobilisation pour la Première Guerre mondiale, avait pour slogan En versant le même sang, vous gagnerez les mêmes droits.
Dans cet esprit l’alliance entre le Sénégal et la France, modestie ou mépris mis à part, est tout aussi digne que celle qui unit les USA et la France. Du côté français, pour illustrer l’amitié entre la France et l’Amérique, il est souvent rappelé le soutien que le Marquis de la Fayette apporta aux indépendantistes, mais aussi la statue de la liberté réalisée par Bartholdi que la France offrit au jeune état américain sans oublier naturellement la marque de Pierre l’Enfant dans la construction de la ville de Washington. Du côté américain, le pacte a été scellé par le sang versé par leurs soldats durant la première et la Deuxième Guerre mondiale.
UNE RELECTURE DE L’HISTOIRE D’UNE ALLIANCE
Malheureusement, dans cette alliance entre la France et le Sénégal, les considérations racistes du siècle passé vont rapidement gripper la dynamique qui devait sceller la fraternité virile entre soldats métropolitains et tirailleurs sénégalais. Le tocsin qui annonçait la nouvelle relation coloniale fut Thiaroye, située dans les Faubourgs de Dakar, dans un camp militaire de la France libérée. C’est ici qu’un matin, des soldats qui revenaient des campagnes d’Europe ont été massacrés parce qu’ils avaient osé réclamer leur dû : leur pension militaire. Ces tirailleurs sénégalais qui revenaient triomphants du front européen furent mitraillés par l’armée qu’ils venaient de servir. Ces faits restèrent longtemps peu connus de la grande masse des sénégalais comme des français. C’est le film de Sembène Ousmane Thiaroye qui remit en mémoire cette douloureuse histoire.
En vérité, Thiaroye devait être compris comme un avertissement qui signifiait que les Tirailleurs sénégalais n’avaient pas de droits à revendiquer, que rien ne leur était dû par la France officielle dont ils pouvaient tout au plus solliciter la magnanimité.
En réalité, la colonisation qui globalement n’a été que la continuation de l’esclavage sous d’autres formes, va se perpétuer avec les indépendances en habillant les apparences. Ainsi, après les indépendances octroyées, le pouvoir colonial réussit à faire comprendre aux anciens sujets que tout ce qui était fait en leur faveur, l’était parce que la puissance coloniale en avait décidé ainsi et non en reconnaissance de ce qu’ils avaient accompli pour la France.
La volonté idéologique de placer les anciennes colonies dans une position d’assistés s’inspire de l’idéologie coloniale selon laquelle les colonies n’étaient capables de rien faire sans l’aide de la France. Cette perception a sous-tendu toute la politique de la coopération internationale post indépendance fondée sur l’<q>aide</q> que l’imagination populaire a longtemps assimilé au don. A cet égard, faut-il rappeler que quand le pont Faidherbe fut construit, une certaine opinion refusa de croire que ce fût le budget de la colonie du Sénégal qui le finança intégralement et préféra soutenir que le financement avait été pris en charge par la France métropolitaine.
Ceux qui pensent que les anciennes colonies d’Afrique ne peuvent rien apporter à la France sont les mêmes qui sont convaincus que la <q>francophonie</q> n’est qu’une histoire de peuples misérables qui veulent se servir de la langue française pour s’accrocher aux basques de la France. En vérité tout ceci n’est que la conséquence d’une ignorance bien partagée. En effet, en France toute génération confondue, l’histoire coloniale est globalement méconnue. Ainsi, il n’est pas rare de voir des intellectuels ou responsables politiques français tenir des propos que seul le manque de connaissance de certains pans de leur passé peut expliquer.
Ainsi, récemment, des acteurs politiques français comme Nadine Morano et Jordan Bardella qui, après avoir reproché à Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement français, ses habits peut être par trop bariolés pour eux, ont tenu à insister sur le fait qu’elle était d’origine sénégalaise et qu’elle n’avait acquis la nationalité française que depuis trois ans. Faudrait-il rappeler à ses détracteurs que Sibeth Ndiaye avec les habits qui lui sont reprochés et sa coiffure qu’ils ne sauraient voir a contribué incontestablement à mener le candidat Emmanuel Macron à la victoire en 2017. Par ailleurs, cette dame dont ils évoquent la nationalité sénégalaise vient d’un pays dont bon nombre de ressortissants ont été des français avant les aïeux de certains qui, aujourd’hui, se prétendent français de souche. En effet, faut-il rappeler que les indigènes de l’ile saint- louis et de l’ile de Gorée, au Sénégal, se virent accorder la citoyenneté française par l’Assemblée législative française de la première République en 1792. Ces révolutionnaires français, plus généreux et plus lumineux que certains de leurs concitoyens d’aujourd’hui, ont posé les grands principes qui guident la France éternelle et ont permis à ces sénégalais d’être parmi les premiers citoyens français de l’histoire.
CONNAÎTRE SES INTÉRÊTS ET REVENDIQUER SES DROITS
Au Sénégal, comme dans la plupart des pays qui ont subi de longues périodes de domination, le peuple a beaucoup perdu de ses valeurs ancestrales et a fini par confondre ce qui lui est dû et ce qui lui est octroyé. Cette confusion mentale est au centre de la relation entre les peuples d’Afrique noire et les anciennes puissances coloniales.
A cet égard, seule la connaissance de leur histoire, de leur passé peut aider d’abord l’élite qui gouverne à mieux conduire leur peuple vers des destinations prometteuses et aider les masses à mieux comprendre les discours et orientations de leurs dirigeants. En ce sen c’est un impérieux devoir de promouvoir tout ce qui nous entraîne à croire en nous et à penser par nous-mêmes et pour nous-mêmes comme nous y invitait le Président Léopold Sédar Senghor.
C’est pourquoi, il convient de saluer la noble et opportune initiative prise par le Professeur Iba Der Thiam d’écrire l’histoire générale du Sénégal en 25 volumes et la décision éclairée du Président Macky Sall d’en assurer la réalisation. La prise en compte de cette histoire, nous semble-t-il, facilitera le réarmement intellectuel et moral du citoyen sénégalais.
Dans l’histoire contemporaine du Sénégal la relation avec la France occupe une place particulière. Mais les fondements de cette alliance voire de cette amitié ont souvent été refoulés, du côté de la France comme du Sénégal, dans les abîmes manichéennes de la période coloniale qui n’aura retenu que la relation entre dominateur France et dominé Sénégal.
Cependant, quand une relation ne peut pas cesser, il convient de l’entretenir avec courage et lucidité. Ainsi, dans sa relation avec la France, nous pensons qu’il est temps que le Sénégal mette en évidence les fondements de l’alliance entre les deux pays comme les tirailleurs sénégalais, la contribution à la naissance de l’Empire colonial, la contribution à la libération de la France sous la domination nazie et enfin, son rôle dans la consolidation de la position diplomatique de la France dans les relations internationales contemporaines. En effet, le Sénégal a joué un rôle remarquable pour consolider le bloc francophone africain autour de la France. Dans le même ordre d’idée, le Président Abdou Diouf a apporté une contribution inestimable au monde francophone en faisant de l’organisation de la coopération francophone une Organisation internationale dont la voix compte de plus en plus sur certains problèmes internationaux.
Pour toutes ces raisons, la diplomatie sénégalaise ne devrait plus se contenter des relations de condescendance avec son homologue française notamment dans la délivrance des visas français aux sénégalais. En effet, le Visa exprime d’une manière forte la nature des relations entre deux pays.
C’est pourquoi, dans l’affaire des visas français, en réalité, le problème de fonds est moins le nombre visas accordés chaque année que le fait d’avoir introduit dans cette affaire une dimension d’aléas qui ne devrait pas avoir sa raison d’être. Ce n’est pas une question comptable mais psychologique. En effet, le Sénégalais qui a rempli toutes les conditions requises et qui demande un visa n’a pas la certitude de l’avoir.
Ainsi a-t-on pu s’inquiéter de savoir si des parents sénégalais d’enfants français vivant en France, des Professeurs d’université internationalement connus, parfois d’éminentes personnalités du pays allaient recevoir leur visa qu’ils ont demandé. Le comble est que ces inquiétudes se trouvent très souvent fondées quand ces personnes se heurtent à un refus de délivrance de visa sans explication.
A cet égard, Il est possible de citer le refus de visa à une éminente personnalité intellectuelle africaine qui avait tellement irrité un des anciens Présidents du Sénégal qu’il décida de lui octroyer un passeport diplomatique qui l’exemptait du visa français. Mais, il faut en convenir, un tel geste quoique noble ne règle pas le problème mais ne fait que contourner la difficulté d’une façon ponctuelle. En effet, le gouvernement du Sénégal doit veiller à tout mettre en œuvre pour garantir la liberté de circulation à tous ses citoyens qui en ont la possibilité et éviter de les laisser à la merci de la libre appréciation voire l’arbitraire des fonctionnaires des consulats de France.
REDYNAMISER UNE COOPÉRATION SANS COMPLEXE
Le jeune Président français Emmanuel Macron, après avoir admis la nécessité de rendre aux africains les objets d’art qui leur avait été confisqué du fait de l’ordre colonial, a lancé un appel lors du 70 e anniversaire du débarquement en Provence aux Maires de France pour que des places et des monuments rappellent le souvenir de la contribution des africains à la libération de la France sous l’occupation nazie. Ceci devait se faire, selon lui, en considération du pacte scellé dans le sang par les combattants français et africains.
A cet égard, l’Afrique doit assumer ses responsabilités historiques. Nous pensons qu’il appartient aussi aux africains de prendre des initiatives qui honorent leurs morts, qui donnent à leur jeunesse le sens et la signification de l’engagement et de la mort de leurs ancêtres qui ont combattu à côté de la France dans les différentes guerres qu’elle a menées. Les africains doivent avoir le courage de prendre en charge leur destin. Il est temps que leurs responsables s’assument pleinement et cessent de se défausser sur l’ancienne puissance coloniale. Qui a empêché aux africains d’honorer leurs ancêtres morts en France pendant les deux guerres mondiales ? Pourquoi, à notre connaissance, aucun monument digne du sacrifice consenti par ces ancêtres tirailleurs sénégalais n’a été bâti dans un pays africain depuis l’accession de nos pays à la souveraineté nationale ? Ainsi l’appel du Président Macron doit avoir comme pendant les initiatives que le Sénégal est en devoir de prendre pour commémorer la mémoire des Tirailleurs sénégalais partis mourir à l’étranger en édifiant au Sénégal un monument pouvant s’inspirer du Vietnam Memorial Veteran qui, à Washington, honore les combattants Blancs, Jaunes et Noirs de l’armée américaine morts au Vietnam.
Le Sénégal doit assumer la spécificité de sa relation historique avec la France et par conséquent son rôle dans l’histoire de l’empire colonial français en poussant sa diplomatie à faire plus de place au souvenir comme fondement de certaines de ses initiatives. Ainsi, la statue de Demba et Dupont, devant la gare d’où partiront les TER fleuron de la haute technologie française au service des citoyens sénégalais, est un symbole de ce que cette amitié peut donner. Cette statue magnifie la fraternité virile entre deux anciens combattants européens et africains dans une parfaite égalité d’apparence.
Dans cet esprit, le Président Macky Sall doit conduire le Sénégal à assumer sa responsabilité historique par rapport à nos autres frères d’Afrique afin que le pays berceau des Tirailleurs sénégalais soit à l’avant-garde de la promotion et la sauvegarde de notre mémoire historique.
Pr. Benoit NGOM
Références
- Abdoulaye WADE : Assumer l’histoire, quelle qu’elle soit, Interview le Monde hors-série Novembre 2018
- Iba Der THIAM : Coordonnateur du Comité de rédaction de l’Histoire Générale du Sénégal, HGS Editions